Habiter le dehors
Selon l’Insee, est « sans-abri » toute personne qui ne dispose d’aucun lieu couvert pour se protéger des intempéries (pluie, froid) et dort à l’extérieur (dans la rue, un jardin public…) ou dans un lieu non prévu pour l’habitation (cave, cage d’escalier, chantier, parking, centre commercial, grotte, tente, métro, gare…).
Lors de la dernière nuit de la solidarité à Paris en Mars 2021, 2875 personnes sans-abri ont été recensées à Paris.
On passe devant, sans les voir ou en ne voulant pas les voir. Objets banals de notre environnement, objets de désagréments, de malaise ou de dégout, on en oublie parfois leur caractère humain. Et si certains semblent avoir abdiqué, assommés par les difficultés et les addictions, nombreux sont ceux qui tentent de maintenir un rapport à la normalité.
Privés de domicile, ils façonnent une partie de l’espace public pour recréer un lieu qui leur est propre et s’aménager une intimité, accumulant parfois tout un tas de petites choses ou affirmant leur appartenance à un groupe, à une nationalité. Tentative de rester dans la norme, de conserver une dignité, d’affirmer son humanité.